Selon le dernier de l’AFPAC (Association Francaise des Pompes A Chaleur), la France serait devenu le premier marché européen de pompes à chaleur au troisième trimestre 2014, avec plus de 72000 unités vendues. L’hexagone devance ainsi sur la même période ses voisins allemands (environ 40000 PAC) et néerlandais (entre 30000 et 35000 appareils).
Toutefois, ces données prometteuses sont à l’image d’une industrie complexe et hétérogène, dont les ventes fluctuent selon la nature des dispositifs.
Un succès à nuancer
Alors que les dernières statistiques présentées début octobre révèlent un bilan encourageant pour le marché français des pompes à chaleur - une progression de 29,3% des ventes totales par rapport à la même période en 2013 - le détail de ce chiffre offre une autre perspective de la réalité. En effet, tandis que les appareils de type aérothermiques de type “air-eau” bénéficient d’une hausse de leurs ventes de 33,8% par rapport à la même période en 2013, les pompes à chaleur géothermiques connaissent un tout autre sort. Avec des ventes atteignant avec difficulté les 2134 appareils entre Janvier et Août 2014, le segment affronte une conjoncture délicate. Certains équipements telles que les PAC “sol/eau” ou “sol/sol” essuient des résultats dérisoires (respectivement 186 et 296 unités vendues), reflet d’une perte de vitesse de l’industrie.
L’AFPAC a cependant réagi rapidement et cherche à stimuler les marché en mettant en avant le label “QualiForage”, certification de qualité attribuée aux foreurs de sondes géothermiques. Cette démarche s’inscrit dans la suite logique des chartes QualiPAC et NF PAC préalablement mises en place afin de garantir le professionnalisme des installateurs ainsi que la qualité du matériel posé.
Une reconquête étudiée
Les performances notables du marché français sont également attribuables au succès rencontré par les chauffe-eau thermodynamiques. Avec plus de 40000 dispositifs vendus au cours des trois premiers trimestres 2014, la branche bénéficie d’un taux de croissance de 54% par rapport à 2013. Un phénomène qui s’explique notamment par leur simplicité d’installation et d’utilisation, ainsi que leur accessibilité financière. Enfin, leur production de 5kWh/m2 leur permettent de répondre aux restriction de consommation imposées au neuf par la norme RT2012 et en font de ce fait une option privilégiée pour bon nombre de ménages. L’association Qualit’ENR qui gère les chartes qualité dans le domaine des énergie renouvelable, préfère cependant rester prudente et a préconisé l’instauration d’une certification “QualiCET” afin d’éviter les dérives.
Malgré les disparités observées parmi les différents types de dispositifs, la pompe à chaleur demeure un marché florissant en France de par le développement des technologies et la sensibilisation grandissante aux enjeux du développement durable. D’autre part, ce secteur échappe à la crise de confiance qui semble frapper l’industrie des énergies renouvelables grâce à la mise en place de différents labels qualitatifs, ainsi que la perspective de création d'une norme européenne à l'horizon 2016.
