Dernière mise à jour: 07 juin 2022

Géo Vs Aéro

Se tourner vers les énergies renouvelables à l’échelle domestique est une alternative de plus en plus répandue, et s’avère attrayante en termes économiques et écologiques. Mais qu’il s’agisse d’un investissement ou d’une simple transition vers un nouveau système, la diversité des options disponibles sur ce marché peut se révéler déroutante, créant ainsi la confusion chez le consommateur. Par conséquent, nous nous concentrerons dans cet article sur la notion de pompe à chaleur, et cherchons à vous fournir les principales informations nécessaires à une meilleure compréhension du produit et de ses deux variantes.

Mais avant toute chose, rappelons brièvement le fonctionnement de ce dispositif: la pompe à chaleur (qu’elle soit géothermique ou aérothermique) puise l’énergie dans un milieu émetteur (ou source froide) et la restitue dans un milieu récepteur (source chaude). Selon l’utilisation souhaitée, le système de transfert calorifique peut être alors être exploité à des fins de chauffage ou de rafraîchissement.

Si vous envisagez d’opter pour une pompe à chaleur, les paragraphes suivants vous apportent davantage de détails quant aux deux types d’installations disponibles, et vous aideront à déterminer quelle sera la meilleure solution pour votre futur investissement.

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I. La pompe à chaleur géothermique

 

1. En quoi ça consiste ?

Lorsque le transfert d’énergie exercé par la pompe à chaleur prend sa source dans le sol, on parle de système géothermique (“qui exploite la chaleur de la terre”). Par l’intermédiaire d’un réseau de capteurs souterrains, la pompe à chaleur géothermique recueille les calories emmagasinées dans le sous-sol terrestre ou les nappes phréatiques avant de les transmettre à un plancher chauffant, à l’eau contenue dans les radiateurs du foyer, ainsi qu’à son ballon d’eau chaude. Pour cette raison, cette installation peut être également connue sous les noms de “pompe à chaleur eau/eau” ou “pompe à chaleur sol/sol”.

Pour ce faire, il existe trois types de capteurs aux caractéristiques différentes:

  • Le captage horizontal: Il consiste à enterrer horizontalement le réseau de capteurs à une profondeur modérée (n’excédant par 1,2m), mais nécessite par conséquent une importante superficie. C’est une solution idéale si vous disposez d’un vaste terrain.

  • Le captage vertical: De la manière inverse, cette variante fait appel à un processus de forage conséquent de manière à placer le matériel à une profondeur avoisinant les 100m, mais ne requiert pas de surface étendue. L’immersion avancée des capteurs garantit ainsi une extraction optimale et constante de la chaleur terrestre.

  • Le captage vertical sur nappe phréatique: Adoptant une technique similaire à la précédente, le captage sur nappe phréatique opère un véritable transfert d’énergie eau/eau puisque la chaleur est directement prélevée dans les eaux présentes en sous-sol. Selon la technique de prélèvement choisie, l’eau est par la suite rejetée à même la nappe source, ou dans un réseau de surface différent. 

2. Combien ça coûte ?

Selon la technique d’extraction sélectionnée, le prix est amené à varier. Ainsi, selon les estimations de l’ADEME, une pompe à chaleur géothermique ayant recours à la captation horizontale coûte à l’achat aux environs de 85€ TTC/m² chauffé si l’installation ne répond qu’à une besoin en chauffage, et jusqu’à 135€ TTC/m² en y incluant une option de rafraîchissement. Les systèmes exploitant une captation verticale (terrestre ou sur nappe phréatique) sont quant à eux plus onéreux puisqu’exigeant une méthode de forage plus poussée. Le prix se situe donc entre 80€ TTC et 185€ TTC/m². Enfin, quel que soit le type de capteurs, le coût de fonctionnement s’inscrit dans une moyenne de 2,3€ à 3,5€ TTC/m² chauffé par an.

Bien que l’investissement initial soit élevé (le chiffre peut atteindre 25000€ pour une maison de taille moyenne), il est possible de bénéficier d’aides financières à l’installation d’une pompe à chaleur géothermique. Un crédit d’impôt récemment réhaussé à 30% sur la pose du matériel est la plus importante d’entre elle, et est applicable à condition que la pose ait lieu dans une résidence principale et que la pompe à chaleur choisie soit éligible à un tel abattement.. Par ailleurs, un taux de TVA réduit à 5,5% est envisageable si la construction sur laquelle est mis en place le matériel est une résidence principale ou secondaire de plus de deux ans. Des aides locales peuvent enfin être accordées par votre région, département ou l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat). Pour plus d’information, pensez à consulter votre Espace Info Énergie.

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II. La pompe à chaleur aérothermique

 

1. En quoi ça consiste?

Comme son nom l’indique, l’aérothermie (“chaleur de l’air”) collecte par l’intermédiaire de deux dispositifs (unités intérieure et extérieure) l’énergie de l’air extérieur et la restitue sous forme de chauffage intérieur ou d’eau chaude pour le foyer.

De ce fait, il existe deux modèles de pompes à chaleur aérothermiques répondant à deux types de besoins différents:

  • La pompe à chaleur air/air: Une unité située en extérieur assure le transfert d’énergie vers l’air intérieur, le plus généralement dans un objectif de chauffage. Il est néanmoins important de noter qu’un tel système est réversible et peut jouer le rôle de climatiseur quand nécessaire. Néanmoins, la température de l’air extérieur ne bénéficiant pas de la même constance que celle du sol, il est nécessaire de noter que cet équipement est exposé à des risques de variations de performances (COP ou COefficient de Performance) qu’il convient souvent de contrecarrer avec un chauffage d’appoint. Un espace extérieur suffisant est requis pour installer le matériel (il peut même s’agir d’un balcon), et il est obligatoire de déposer une demande de travaux préalable en mairie étant données les modifications de l’aspect extérieur qu’il entraîne. Enfin, il est conseillé de se renseigner en amont sur les réglementations liées au bruit qu’il peut générer.

  • La pompe à chaleur air/eau: Cette dernière dispose des mêmes caractéristiques que son alternative air/air à la seule différence que cet équipement restitue la chaleur de l’air extérieur à l’eau d’un réseau de radiateurs, et peut ainsi contribuer à la production d’eau chaude du foyer. Son fonctionnement n’étant pas vierge de nuisances sonores, il convient de déposer également une demande préalable de travaux auprès de la mairie et de sa copropriété.

2. Combien ça coûte ?

Les deux matériels ne remplissant pas tout à fait les mêmes fonctions, sont soumis à deux gammes de prix différentes. La PAC air/air représente un investissement initial de 60 à 90€ TTC/m² chauffé, ainsi qu’un fonctionnement facturé de 2,5€ à 3,7€/m² chauffé par an. Ce type d’équipement n’est plus éligible depuis le 1er janvier 2014 au crédit d’impôt de 15%, et ne bénéficie plus non plus du taux de TVA réduit à 5,5%. En revanche, il est toujours possible d’obtenir des aides par le biais des collectivités locales our par l’ANAH.

La PAC air/eau assurant également la production d’eau chaude, coûte quant à elle de 65 à 90€ TTC/m² chauffé à l’achat, mais dispose de la même moyenne de coût de fonctionnement à l’année que la PAC air/air. Concernant à la fois le chauffage du foyer et de l’eau sanitaire, la pompe à chaleur air/eau donne lieu au crédit d’impôt de 30% ainsi qu’au taux de TVA de 5,5% si le bâtiment sur lequel a lieu la pose est achevé depuis au moins deux ans.

Paperclip

 

 

III. Récapitulatif

 

 

Le tableau suivant vous résume les grandes caractéristiques de chaque type de pompe a chaleur afin de déterminer lequel sera le plus approprié à votre domicile.

/
Utilisations possibles
Coefficient de Performance
Superficie requise

Coût

Aides financières

Entretien



Géothermie

Captage horizontal
• Chauffage intérieur

• Production d'eau chaude sanitaire

• Rafraichissement
≈ 4 • Large surface

• Faible profondeur
≈ 85 TTC/m² et jusqu'à ≈ 135 TTC/m² si option raffraichissement incluse
• Crédit d'impôt de 30%

• TVA réduite à 5,5% 

• Subventions nationales et locales


• Entre 150 et 200€/an

• Entretien
obligatoire si la quantité de fluide frigorigène > 2kg 

• Surveiller pression

• Remplacement du fluide tous les 5 ans

 

Captage vertical

≈ 4,8
• Petite surface

• Importante profondeur

• ≈ 165 TTC/m² chauffé

 • ≈ 2,3-3,5€/m² chauffé/an
Captage sur nappes phréatiques ≈ 5
Aérothermie
Air/Air

• Chauffage intérieur

• Rafraichissement
≈ 3,4  Disposer d'un espace extérieur aéré (jardin, balcon...)
• ≈ 60-90€ TTC/m² chauffé 

• ≈ 2,5-3,7€/m² chauffé/an

Subventions nationales et locales



• Entre 150 et 200€/an 

• Entretien
obligatoire si la quantité de fluide frigorigène > 2kg 

• Désobstruer les émetteurs de chaleur 

• Nettoyer frequemment les filtres à air 

• Vérifier l'étanchéité

Air/Eau

• Chauffage intérieur

• Production d'eau chaude sanitaire

• Rafraichissement

• ≈ 65-90€ TTC/m² chauffé

• ≈ 2,5-3,7€/m² chauffé/an
• Crédit d'impôt de 30% 

• TVA réduite à 5,5%
 
• Subventions 
nationales et locales